Le coût de la dépendance – Estimations, bénéfices, financement et harmonie entre générations

Par la Chaire TDTE

La France connaît une transition démographique qui mènera à terme à une proportion de personnes âgées de plus de 60 ans plus élevée que les décennies antérieures. L’accroissement du nombre de personnes âgées va se traduire inéluctablement par une hausse de la population âgée en perte d’autonomie. En effet, les années gagnées avec l’allongement de l’espérance de vie ne sont pas forcément synonyme de bonne santé. Selon le rapport Libault (2019)(1), en France, le nombre de personnes en perte d’autonomie devrait augmenter de 20 000 personnes chaque année à l’horizon 2030. Cette augmentation devrait s’accélérer dans la décennie suivante, avec 40 000 personnes dépendantes de plus chaque année. Dans ce même rapport, il est recommandé d’augmenter le budget des dépenses publiques liée à la perte d’autonomie ou à la dépendance de près de 9,2 milliards d’ici 2030.

La perte d’autonomie chez les personnes âgées est désignée comme étant une impossibilité pour la personne d’exécuter par elle-même des tâches de la vie courante. La grille AGGIR (Autonomie, Gérontologie Groupe Iso Ressources) permet de mesurer différents niveaux de dépendance, allant du GIR 1 (dépendance la plus élevée) au GIR 6 (dépendance faible), et se base sur des critères tels que la capacité de s’habiller, se déplacer ou s’alimenter, ou encore la cohérence. Les personnes comprises dans les GIR 1 à 4 sont reconnues comme dépendantes et sont éligibles à l’APA (Allocation Personnalisée d’Autonomie).

Cette dépendance constitue un coût à la fois pour les personnes atteintes, l’Etat, mais aussi l’entourage. Ces coûts comprennent par exemple le versement de l’APA, de l’AJPA, la gestion des EHPAD, les salaires mais aussi le temps passé par les aidants pour aider leurs proches.

De manière générale, le coût de la perte d’autonomie est pris en charge par les pouvoirs publics (près de 80%). Dans les années à venir, avec l’augmentation de la proportion de personnes dépendantes, les dépenses vont considérablement augmenter.

La question de l’évolution de ce coût peut être étudiée en prenant en compte plusieurs facteurs comme l’évolution démographique, l’amélioration de l’encadrement et du soutien financier des personnes dépendantes, mais aussi un investissement considérable dans les EHPAD. Nous allons donc étudier l’évolution des coûts dans le temps selon quatre scénarios : (1) L’effet démographique, (2) une hausse du taux d’encadrement, (3) une revalorisation des salaires, et (4) une amélioration de l’AJPA. Nous verrons ensuite les différents bénéfices qui peuvent en découler, puis nous discuterons de l’impact sur l’harmonie entre générations.

 

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