Inégalités économiques entre générations en France
L’analyse économique actuelle fustige les inégalités intra et intergénérationnelles soulignant l’importance du rôle du capital des seniors. La règle des 3 fois 60 n’en est qu’un symptôme. Les 60 ans et plus détiennent 60% du capital financier et 60% du capital non financier en France. De plus, le poids des dépenses retraites vient exacerber ce ressentiment d’injustice au vue du niveau de vie de cette population alors que le pays souffre d’une crise majeure, causant incertitude et fragilité économique. Au regard de la générosité (relative) de notre système de retraite, les inégalités de revenus semblent principalement provenir de problèmes sur le marché du travail, créant inégalités salariales et oppositions inter et intra générationnelles. Les inégalités patrimoniales, surtout aux mains des seniors, sont fixés dans un schéma d’aversion au risque, de liquidité et d’investissement à court terme faiblement pourvoyeur de croissance, délaissant des investissements productifs socialement, écologiquement venant accroitre la croissance à long terme. Il faut donc chercher des perspectives de réduction des inégalités à travers des solutions d’épargne innovantes à l’adresse des seniors, luttant ainsi contre la patrimonialisation de notre société et visant des objectifs communs.
Comment réduire les inégalités entre générations ?
Cette redistribution pourrait revêtir deux formes, agissant par voix de vase communiquant, prenant à l’une pour donner à l’autre, ou, liant les générations par des incitations, contraintes fiscales ou institutionnelles. Un panorama d’idées sont évoquées allant de la réduction du poids des transferts aux générations ainées, d’une redistribution accrue envers les jeunes, d’un impôt général et progressif sur le patrimoine dotant les jeunes en capital, à une mutualisation des coûts additionnels de la dépendance des seniors. Toutes ces propositions semblent jouer sur l’allocation des dépenses publiques ou privées, mais des solutions de politiques du lien intergénérationnel existent. Par exemple, le principe de Musgrave d’un choix démocratique du ratio de pension moyenne au salaire moyen, l’indexation de la retraite sur des indicateurs de performance et/ou d’intégration des jeunes, ou encore une incitation à l’investissement d’avenir du patrimoine financier des seniors. Cette liste d’outils permettant de réduire les inégalités à la volonté d’agir dès demain et de lier les générations entre-elles, où chacun dépend du sort de chacun et amenant à une société harmonisée prospère.
Société harmonieuse entre générations : quelle définition, quels critères ?
Le concept d’une société harmonieuse entre générations se comprend assez bien intuitivement mais il est difficile de lui conférer une définition opératoire, forcément plus précise et réductrice. La position de Rawls et d’une solidarité transgénérationnelle avec une chaine de réciprocité indirecte, descendante et rétrospective reste une position prometteuse mais réductrice dans l’idée d’une définition formelle. La mise en place d’hypothèse minimale semble cohérent avec le jalonnement d’un parcours menant à une définition d’harmonie intergénérationnelle.
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