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Personnes âgées dépendantes : meilleurs bien-être, nouvelles dépenses et nouveaux financements
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Par Alain Villemeur, Chaire TDTE
Face au « choc du vieillissement » qui s’accélère et aux scandales liés à la prise en charge des personnes âgées dépendantes dans les EHPAD, la politique en faveur de la perte d’autonomie doit être repensée ainsi que son financement. Il devient justifié de hisser le taux d’encadrement dans les établissements pour atteindre au cours de cette décennie un niveau de 0,9 personne par résident, tout en accroissant le salaire moyen d’environ 20 % pour rendre les métiers du soin plus attractifs. Les aidants informels
méritent un effort supplémentaire dans le cadre de l’AJPA. Les dépenses supplémentaires sont alors évaluées à environ 20 Mds d’euros en 2030 et à 30 Mds d’euros en 2040.
Un tel effort en faveur de la perte d’autonomie va intervenir dans un contexte économique incertain et difficile. Le choc du vieillissement va nécessiter des dépenses de protection sociale en hausse de l’ordre de 87 Mds d’euros à l’horizon 2032, simplement pour tenir compte de l’effet démographique, en l’occurrence de la hausse du nombre de personnes de plus de 60 ans. Des efforts financiers en faveur de la perte d’autonomie repensée ne pourront pas concerner que les seuls actifs, alors que les jeunes générations doivent en être protégées afin de préserver l’harmonie entre générations. Le financement pourrait alors reposer sur les actifs les plus âgés et sur le patrimoine des seniors.
Nous proposons de financer cette nouvelle prise en charge de la perte d’autonomie à travers deux canaux. Le premier canal résiderait dans une assurance dépendance obligatoire à partir d’environ 40 ans ; elle rapporterait la moitié de l’effort requis et donnerait aux ménages un supplément de revenu conséquent en cas de perte d’autonomie. Le second canal serait constitué par l’utilisation judicieuse de l’important patrimoine des seniors, tout en oeuvrant pour plus de justice sociale, que ce soit au travers des dispositifs de liquéfaction, de récupération des prestations sociales sur succession ou encore par un impôt sur les héritages particulièrement élevés. Ces contributions issues du patrimoine seraient le signe d’une solidarité accrue des aînés envers les autres générations qui contribuent à leur bien-être.
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