Vers un système universel de retraite par points : analyse des coûts ou gains de transition possibles pour différents profils-types de carrière
Le 24 septembre 2019 par Frédéric Gannon, Gilles Le Garrec, Gautier Lenfant & Vincent Touzé (OFCE)Partager sur
L‘adoption d‘un système universel de retraite par points modifie le lien entre les revenus du travail et la pension de retraite. Cette étude propose de mesurer l‘impact possible d‘un tel changement dans différents contextes de trajectoire salariale.
Nous identifions sept cas-types suffisamment stylisés pour caractériser les principales propriétés du système actuel pour des salariés du secteur privé ayant eu des carrières complètes.
Pour aborder la transition, nous proposons deux méthodes de valorisation des droits acquis dans l‘ancien système. La première est la conversion immédiate des droits en points. La seconde consiste à faire cohabiter les règles de calcul (imbrication) et à attribuer une pension acquise avant réforme au prorata de la durée de cotisation dans l‘ancien système.
L'étude s'intéresse également à la générosité du système, à l'arbitrage entre contributivité et solidarité du système. Un scénario de générosité constante et un scénario de générosité réduite sont respectivement étudiés. A générosité constante, nous montrons qu‘un impact différencié (et donc une redistribution) s‘observe, indépendamment du niveau de revenu, au profit de la carrière peu dynamique et au détriment de la carrière plus dynamique. Pour des carrières avec des mauvaises années cotisées, des baisses sensibles sont à craindre.
Toutefois, pour les carrières avec des faibles salaires, une hausse de la pension minimum est en mesure de limiter l‘impact de ces baisses voire au contraire conduire à une pension effectivement perçue plus élevée.
S'agissant de la transitions, la méthode de valorisation des droits acquis n‘est pas neutre. La conversion est plutôt avantageuse pour la carrière peu dynamique tandis que l‘imbrication des règles est plus généreuse pour la carrière dynamique.
Si l‘adoption de la réforme systémique est associée à une baisse de la générosité, des baisses importantes de pension sont obtenues dans tous les cas étudiés. Pour les salariés les plus modestes, ces baisses potentielles peuvent être compensées voire surcompensées par une hausse adéquate de la pension minimum.
Cette étude a été l'objet de la conférence de la conférence TDTE du 19 septembre 2019 sur la réforme des retraites.
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