L'impact économique d'une réduction de la fécondité en France
Le 1 juin 2024 parPartager sur
L’année 2023 a résonné comme un choc au niveau de la natalité. La France, souvent considérée comme le pays européen avec la fécondité la plus élevé a vu cette dernière chuter à 1,68 enfants par femme contre 1,8 initialement prévus, soit un chiffre inférieur à la Roumanie et la Bulgarie en 2022 et finalement plus si éloigné de l’Allemagne ou de l’Irlande, mais surtout à un niveau qui n’assure plus le renouvellement des générations.
Cette étude poursuit donc un double but, le premier est d’analyser l’effet macroéconomique d’une chute de la population (prévue pour 2044 dans le scénario central de l’Insee) et du vieillissement relatif de la population française. Le second est d’analyser les effets économiques d’une chute plus rapide qu’anticipée (fécondité à 1,68 enfants par femme au lieu de 1,8) afin de pouvoir mobiliser les instruments de politique publique nécessaire pour enrayer ces effets économiques. Nous proposons également l’étude d’un scénario beaucoup plus pessimiste qui suivrait la tendance actuelle pour atteindre 1,3 enfants par femme à horizon 2040.
Grâce au modèle Choc Démographique et Croissance Harmonieuse (CDCH), nous montrons alors que la baisse de la population attendue a des effets macroéconomiques majeurs, notamment sur la rémunération des retraités qui voient leur niveau de vie relatif (par rapport aux personnes en emploi) drastiquement diminuer à cause du vieillissement de la population, de la baisse de la population active et de l’entrée aux âges de la retraite de la fin de la génération baby-boom. La baisse de la fécondité à 1,68 aggrave un peu plus ces effets, avec une différence en termes de PIB pouvant aller jusqu’à 2 points en 2050. Ces effets sont d’autant plus prononcés lorsque l’on considère une chute bien plus importante de la fécondité. Ces effets sont majeurs et méritent une prise de conscience rapide pour éviter que ces prophéties ne deviennent auto-réalisatrices.