Le Travail en question : 15 propositions après la covid
Le 5 juin 2023 parPartager sur
Jamais la France n’a été confrontée à une interrogation si profonde sur la place du travail. La crise du covid, souvent mise en cause sur le sujet, s’est révélée être non pas le déclencheur de ces questionnements mais bien un incroyable accélérateur. Tant et si bien qu’après le débat sur les retraites et à l’aune d’une loi annoncée sur le plein emploi, le travail, lui, est dans tous ses états !
A l’heure des crises climatique, sociale ou géopolitique et à l’heure des transformations liées à l’intelligence artificielle, le monde du travail semble frappé d’une inertie presque anachronique. Comme si, au fond, rien n’avait vraiment changé. Et pourtant, 80% des moins de 30 ans rêvent d’un métier avec du sens, un salarié sur deux estime que sa contribution n’est pas suffisamment reconnue, 9 actifs sur 10 se déclarent stressés dans leur quotidien tandis que les salaires des 10% les plus riches ont augmenté deux fois plus vite que les 10% les plus pauvres sur les dix dernières années !
Dans une conférence « Les Français et le travail : le divorce ? » tenue le 9 mars 2023, la chaire TDTE a balayé l’idée qu’une épidémie de flemme, supposée gangréner le pays et sa jeunesse, soit à l’origine de tous ces maux. Au contraire, nous montrons qu’il n’y a jamais eu en France autant de jeunes et de seniors au travail ; de plus, une hausse de la quantité de travail de l’ordre de 8% d’ici à 2032, avec une priorité industrielle, doit permettre de surmonter les défis économiques qui se présentent, ce qui est loin d’être un objectif déraisonnable.
Pour poursuivre les réflexions autour du travail, il nous faut donc avoir l’audace et la rigueur intellectuelle pour révéler les vraies natures du problème du travail en France. C’est pour toutes ces raisons que le CESE a eu le grand mérite d’organiser une rencontre « Le travail dans tous ses états » le 9 mai 2023, sous l’impulsion d’institutions académiques et de partenaires de la société civile. Cette initiative nous parait primordiale pour ré-enchanter le travail, tout particulièrement sur les sujets cruciaux de l’insertion de la jeunesse et du taux d’activité des plus de 55 ans.
La réponse à cette grande interrogation sur la place du travail dans la vie de chacun et chacune ne pourra qu’être collective, et se doit de remettre le travail à l’heure de la modernité. Aussi, la Chaire TDTE, s’appuyant sur ses travaux antérieurs, a cherché à renouveler la réflexion sur ce sujet et a débouché sur des recommandations selon quatre axes :
· La reconnaissance de l’utilité du travail accompli
· Les rémunérations
· La qualité de vie au travail
· L’évolution de carrière et la formation
Dans la suite, on trouvera les quatre notes présentant ces réflexions et ces recommandations, en ambitionnant surtout de contribuer au débat qui doit se poursuivre, tant il est primordial pour l’avenir de la société française.